Comment travailler son cheval en liberté ?

- Pourquoi travailler son cheval en liberté ?
- Les prérequis avant de commencer
- Le matériel nécessaire
- Les premières étapes
- Quelques règles à garder en tête à chaque séance
- Savoir quoi faire de son corps
- La voix dans tout ça ?
- Les erreurs à éviter
- Combien de temps dure une séance de travail en liberté ?
- Conclusion
Travailler un cheval en liberté est une pratique à la fois enrichissante et ludique, qui vous permettra de renforcer la relation avec votre monture. Accessible aux débutants, cet exercice ne nécessite pas de matériel complexe. Un simple licol et une chambrière suffiront pour démarrer. La question que vous vous poserez en revanche est : Comment travailler un cheval en liberté ? Quels exercices réaliser en liberté avec mon cheval ? Comment me positionner ? Comment bien effectuer mes demandes ?
Toutes ces questions, je me les suis posées et à travers cet article et mon expérience, je vais tenter de répondre à vos questions.
Pourquoi travailler son cheval en liberté ?
Le travail en liberté est idéal pour améliorer la communication et l’entente avec votre cheval. En l’absence de longe, la connexion se base uniquement sur le langage corporel, la voix et la confiance mutuelle. Cette pratique permettra donc :
- De renforcer la complicité avec votre cheval.
- D’éveiller sa réceptivité aux aides non physiques.
- De développer son équilibre, son souffle et sa souplesse dans un cadre ludique.
- D’offrir un moment de liberté et d’expression à votre cheval tout en gardant un cadre sécurisant.
Les prérequis avant de commencer
Le rond de longe est l’outil indispensable pour débuter le travail en liberté. Il se présente sous la forme d’un espace de travail clos et circulaire. Limitant les risques et de fuites et instaurant une distance suffisamment proche pour donner les ordres et éloignée pour être en sécurité, le rond de longe vous permettra de vous exercer dans de bonnes conditions.
Avant de se lancer dans le travail en liberté, il est essentiel de s’assurer que votre cheval vous respecte et vous témoigne de la confiance. Vous devrez également vérifier qu’il répond aux aides de base en longe ou en main et qu’il connaît les ordres vocaux simples (pas, trot, arrêt).
Attention, on ne fait jamais de travail en liberté lorsque le sol est gelé ou inondé.
Le matériel nécessaire

Pour le travail en liberté, vous aurez besoin de très peu de matériel.
Il vous faudra tout d’abord un licol. Il vous permettra d’emmener votre cheval jusqu’au rond de longe avant de le lâcher dedans en toute sécurité. Puis de le rattraper à la fin de la séance pour un retour au box ou au pré.
La chambrière sera le prolongement de votre bras pour indiquer une direction ou dynamiser le mouvement sans toucher votre cheval.
En cas de température fraîche (c’est-à-dire si votre cheval porte déjà une couverture), l’utilisation d’une couverture de marcheur sera fortement recommandée. Cette couverture protégera votre cheval du froid tout en libérant ses membres pour qu’il puisse s’exécuter en liberté.
Si votre cheval a tendance à se marcher sur les pieds, optez pour des guêtres de protection. Si tel est le cas, vous les aurez normalement déjà à disposition puisqu’elles servent aussi pour les séances montées.
Les premières étapes
Lorsque vous arriverez dans le rond de longe, veillez à bien refermer la porte avant de lâcher votre cheval. C’est la règle n°1 en matière de sécurité. Une fois cela effectué, vous pourrez libérer votre cheval de son licol et le laisser explorer le rond de longe durant quelques minutes.
- Le placement : lorsque vous déciderez de débuter le travail, placez-vous au centre du rond, chambrière inactive (c’est-à-dire dirigée vers le sol et orientée derrière vous). Si vous commencez à main gauche, votre chambrière devra se trouver dans votre main droite. Vous devrez vous placer au niveau de l’épaule de votre cheval, en formant un triangle entre vos bras et le cheval.
- Travailler les transitions montantes : une fois placé correctement, vous allez pouvoir commencer la pratique. Le simple fait d’être placé mettra votre cheval naturellement sur le cercle et au pas. Si ce n’est pas le cas, donnez-lui l’ordre : « Marche » et activez au besoin la chambrière. Maintenez la chambrière au niveau de l’arrière-main afin d’encourager votre cheval à avancer. Comme pour une détente, faites marcher votre cheval plusieurs minutes et dans un pas dynamique pour qu’il s’échauffe.
Vous pourrez ensuite passer à l’allure supérieure : le trot. Pour cela, donnez-lui l’ordre suivant : « Trotte ! ». Vous pourrez ajouter un appel de langue si nécessaire. Si l’ordre ne fonctionne pas, aidez-vous de la chambrière en faisant un petit arc de cercle toujours au niveau de l’arrière-main. Veillez à bien doser pour ne passer au galop directement. Idem que pour le pas, faites trotter votre cheval quelques minutes avant de passer à l’allure supérieure.
Enfin, vous pourrez passer au galop, une allure généralement plus appréciée par le cheval. Sur le même principe que le trot, vous allez donner l’ordre : « Galop ! » et ajouter si nécessaire un appel de langue. Si cela ne fonctionne pas, utilisez votre chambrière en formant un arc de cercle au niveau de l’arrière-main. Il se peut que votre cheval exprime quelques ruades en signe de joie. N’ayez crainte, maintenez votre positionnement et votre posture, l’exercice demandé est effectué.
- Travailler les transitions descendantes : Une fois que votre cheval est arrivé à galoper, il faudra vous concentrer sur les transitions descendantes. Pour demander une transition descendante, il faudra désactiver votre chambrière (placée vers le bas et orientée derrière vous). Ensuite, vous direz à votre cheval : « Au trot. » d’une voix plus calme et trainante. Il faudra peut-être répéter l’ordre plusieurs fois avant de parvenir au trot. Si votre cheval ne ralentit pas, vous devrez lui « couper la route ». Pour cela, il faudra aller au-devant de votre cheval et vous approcher de lui d’un pas assuré. Dès qu’il ralentit, vous rejoignez votre place. Le dosage et le timing sont très importants.
Vous ferez la même chose pour repasser au pas en changeant l’ordre par : « Au pas. ». Si l’ordre ne fonctionne pas, reproduisez les mêmes étapes : allez au-devant de votre cheval et rapprochez-vous de lui pour lui « couper la route ».
Pour réussir, procédez par étapes, toujours dans le même ordre. Votre cheval s’habituera. Si au départ cela fait énormément d’informations, vos gestes, vos ordres et votre positionnement deviendront petit à petit des réflexes, comme lorsque vous montez.
N’oubliez pas de récompenser votre cheval en l’encourageant dès qu’il répond à votre demande.
- Varier les transitions : une fois les différentes transitions maîtrisées, vous pourrez vous amuser à varier les transitions : pas-trot, trot-pas, trot-galop, etc. cela sera un bon exercice pour tous les deux. Vous gagnerez en fluidité.
Quelques règles à garder en tête à chaque séance
Si le travail en liberté peut impressionner la première fois, voici quelques conseils à appliquer pour effectuer une séance de façon sereine.
- Ne lâchez jamais votre cheval dans le rond de longe avant d’avoir bien refermé la porte.
- Ne vous lancez jamais dans le travail en liberté si le rond de long est gelé.
- N’oubliez jamais les protections de votre cheval s’il en a besoin. Lors des séances en liberté, le risque de blessure est tout aussi important.
- Enfin, vous devrez toujours garder les yeux rivés sur votre cheval. Pourquoi ? Pour sa sécurité et les votre. Et aussi parce que cela vous permettra de bien vous positionner naturellement.
Savoir quoi faire de son corps
Vous l’aurez compris, dans le travail en liberté, la gestuelle a une place capitale. Vous devrez vous placer correctement, vous tenir correctement tout en veillant sur votre cheval. Peu à peu, votre attitude, votre façon de vous tenir, votre façon de demander, évolueront et deviendront des réflexes.
Avec cet exercice, vous renforcerez non seulement le lien avec votre cheval mais vous améliorerez aussi votre confiance en vous. Vous vous redresserez, vous serez plus clair dans vos demandes, vous saurez doser, etc. Cela vous servira à cheval mais aussi dans la vie de tous les jours.
La voix dans tout ça ?
Si la gestuelle fait une large partie du travail, la voix viendra en complément mais aura une place tout aussi importante.
Lorsque vous donnerez un ordre, vous devrez veiller à ce que votre cheval vous entende. Pour cela il faudra parler fort et clair dans sa direction.
Pour une transition montante, le ton de la voix montera et sera incitatif. L’ordre sera généralement bref, court, sec. On veut accélérer donc on est dynamique.
Pour une transition descendante, le ton de la voix descendra et incitera à l’apaisement. L’ordre sera plus appuyé, plus trainant, plus long. Vous devrez toutefois conserver une voix qui porte pour que votre cheval vous entende.
Les erreurs à éviter
Parmi les principales erreurs que vous commettrez, il y aura d’abord le manque de cohérence. Vos gestes et vos ordres doivent être toujours clairs et effectués de la même manière en suivant toujours les mêmes étapes. Comme il y a beaucoup d’informations à retenir, au début, vous risquez de manquer de clarté. Vous vous en apercevrez très rapidement car votre cheval ne répondra pas de la manière attendue.
Comme il s’agit d’un exercice nouveau durant lequel tout ne fonctionnera pas à la perfection, vous serez probablement légèrement tendu et focalisé sur vous et la réponse de votre cheval. A force d’essais, vous oublierez peut-être le moment venu de le récompenser. Gardez bien en tête qu’il n’y a rien de mieux pour votre relation que le renforcement positif. Détendez-vous et prenez le temps de savourer lorsque l’exercice est réussi.
Enfin, comme les humains, votre cheval peut être distrait, stressé, moins disponible. Si vous le connaissez, vous le décèlerez rapidement. Inutile d’insister, préférez une séance courte mais positive.

Combien de temps dure une séance de travail en liberté ?
Ce sera certainement l’une de vos premières questions. Après avoir lu tout cela, sachez qu’une séance de liberté dure entre 15 et 20 minutes. Elle permettra à votre cheval de se défouler mais lui demandera aussi de l’endurance et de la concentration. Cette durée sera donc idéale pour tirer le meilleur parti d’une séance de travail en liberté.
Conclusion
Le travail en liberté est une belle opportunité d’améliorer votre relation avec votre cheval tout en stimulant son mental et son physique. Avec de la patience, des gestes précis et des récompenses, vous verrez rapidement des progrès. Vous constaterez également des améliorations chez vous. Alors, enfilez votre licol, prenez votre chambrière, et lancez-vous dans cette aventure enrichissante !